jeudi 31 mai 2012

Belgrade la blanche dégradée...

29 Mai - Beska / Belgrade 80 km

ruches mobiles !

Petit déj light ce matin à l'hôtel. Les saucisses et pâtés ne nous disaient rien..on s'est limité au pain beurre confiture...départ sous la pluie, ou plutôt gouttelettes...la veste est suffisante. Les trente premiers kilos sont tranquilles. Quelques faux plats montants, des villages traversés sympas...nous rangeons les vestes mais les tee shirt seuls s'avèrent limite, nous enfilerons rapidement nos polaires...la température a sérieusement chuté.

les clebarts, c'est parti !
nostalgie, ....pour certains....
un peu de tendresse dans ce monde de brute..
Yugo, Zastavia,...tout une époque !

La banlieue de Belgrade, capitale de Serbie, n'en fini pas de s'allonger. On y dénombre environ 1 million 200 mille habitants... Rebelotte, nous sommes, comme hier, noyés dans la circulation. Les camions, bus et Cie nous obligent à rester vigillants en permanence. Encore une fois, merci les rétroviseurs. À une 15 zaine de kilo du centre ville, nous bifurquons sur une voie parallèle qui nous libère du trafic intense. Au détour d'une petite rue, nous sommes interpellés par un type qui sort de sa boutique de réparation de vélo...dommage, il doit s'en aller. Il nous indique l'adresse d'un autre réparateur vers la vieille ville. Par ailleurs, il nous conseille, pour nous éviter les routes trop fréquentées, un autre circuit et aussi une adresse pour se loger...sympa !

les politiques...

Peu après, nous nous retrouvons sur une piste cyclable qui suit le bord du Danube où de nombreux bateaux à la retraite se sont figés pour faire office soit de résidences, soit, comme l'endroit où nous sommes, d'hotels ou encore de restaurants...

de loin, ça pourrait être sympa...
On approche de Belgrade
Zastavia, vous vous souvenez ?

Première préoccupation : la réparation de ma jante...nous trouvons le magasin. Là, le mécano est un vieux de la vieille. Ce n'est pas un problème de rayon mais bien de jante, les flancs se sont écartés...certainement à cause d'un choc....il y en a tellement eu !..je n'aurais rien pu faire seul. Quelques coups de marteau, de clé à molette et de feeling ont limité les dégâts. Je pense qu'avec un peu plus de temps et sans prétention, j'aurais pu mieux faire. 4 € la réparation, ça passe..

D'où le titre !
Et encore....
le beau Danube Bleu ?
re et encore...

En sortant du magasin, un jeune nous interpelle pour nous demander si nous avons besoin d'aide. En quelques mots, Marko, c'est son prénom, nous dépeint l'ambiance de Belgrade, l'état d'esprit de ses habitants et dirigeants politiques bien trop occupés à faire les beaux et bouffer du hamburger dans les buildings et galeries marchandes ultra modernes, pour se soucier de l'avenir de leur pays. Les sujets de la pollution, de l'environnement, ou bien encore de la circulation et la création de pistes cyclables ne sont pas du tout à l'ordre du jour. Sans compter, nous dit-il, en désignant un type en voiture roulant sur un espace vert, la nécessité d'une prise de conscience individuelle et le respect des lois. "ici, c'est la jungle" conclut-il...il nous laisse son n° de Tél au cas où ! Sympa.

C'est vrai que depuis que nous sommes en Serbie, nous voyons tout au long de la route quantité de canettes et bouteilles dans les fossés. Il en est de même pour les tags que l'on voit jusque dans les villages. Le problème s'intensifie au fur et à mesure que l'on s'approche de la capitale. La Sava, qui se jette dans le Danube est carrément crade. Des bouteilles flottent, il y a des cadavres de poissons, des bateaux sont coulés,...le beau Danube bleu est marron ! Tout cela, si on rajoute le bruit...fait que nous ne sommes pas très enthousiasmés par cette arrivée. Nous avons hâte de retrouver notre maison en toile !

La pension que nous avait indiqué le passant étant trop chère (40€) nous avons opté pour une autre (22€) située à moins de 100 mètres. C'est de style "très Craignos ". Le bateau est très fatigué. Les planchers gondolent et on devine la rouille sous la moquette "Old Style"! On se croirait à Venise !... Nous sommes dans une cabine à deux lits...seuls clients à bord. Des chiens vont et viennent pour se coucher sur les banquettes du carré pendant que des corbeaux gris et noirs sont là à croasser, narguant des oies dans des cages, prêtes à passer à la casserole !? D'autres bateaux sont amarrés sur ce même bateau... c'est la pagaille !

Nous avons mangé pour 17€ pour nous 2... Correct et servi rapidement. Les toilettes et douches, qui se trouvent dans la coursive, ne ferment pas ! Autant dire que Catherine est très à son aise ! Nous nous ferons notre dej demain matin...nous étions dans king size la nuit dernière, nous retrouvons dans un 90 de large ce soir car la miss avait froid et avait besoin d'un radiateur...j'ai aussi cette fonction...elle a déjà coupé le contact...on est vraiment à l'étroit...elle est maintenant à température, le train à démarré... C'est décidé, je découche ! Dodo.



30 Mai Belgrade / Dubovac 92,500 Km

Debout à 6h30. Branle bas de combat. Nous zappons le petit déj. L'important est d'avancer car nous n'avons pas beaucoup d'info sur le parcours qui nous a été conseillé. Il faut se relancer dans la circulation. Dès que nous pouvons, nous empruntons les trottoirs où les piétons ne sont pas encore trop nombreux. À 2 reprises, nous demandons notre chemin et il est surprenant de constater à quel point les gens ne connaissent pas leur ville. La boussole a repris du service et nous parvenons à franchir le pont du Danube pour passer au Nord, non sans appréhension. Le trafic est intense, pas moyen de faire de photo. Il faut garder l'oeil. Le pont passé, (on se demande si la maintenance est faite tant nous nous faisons secouer sur le trottoir), nous nous retrouvons en quelques secondes dans la campagne à chercher notre route. La trace n'est pas très marquée et par 2 fois, nous nous plantons et sommes obligés de revenir sur nos pas.

Après le trafic,...
cest où qu'on est ?

Nous trouvons d'anciens panneaux Eurovelo 6 non répertoriés sur nos cartes et dont les emplacements sont très l'aléatoires. De nouveau, aussi subitement, nous retrouvons le trafic, mais sans le stress puisque nous sommes sur une pseudo piste cyclable déplorable, sans doute construite à l'intention des ouvriers qui viennent travailler dans cette zone de pétro-industrie qui s'étend sur une dizaine de kilomètres... Pas fun.

beurk...!

Finalement, notre route sera un mixte des infos papier et des renseignements collectes auprès des gens. Nous retrouvons le bitume et une circulation bien moindre.

vous lisez comme moi...chambre pour homme seulement !?
Contrastes....!!

À la pause repas, en bordure d'un petit jardin, alors que nous finissions les cerises cueillies avant-hier, un monsieur, intrigué par le bruit de mes éternuements, est venu nous voir. D'entrée de jeu, il nous a invité à rentrer pour nous renouveler l'eau de nos bidons. Nous sommes restés un bon moment. Il nous a fait visiter son jardin potager en nous donnant le nom de chacun des fruits et légumes qui le composent dans sa langue incompréhensible. Il nous fait comprendre qu'il était informaticien. Un moment très agréable donc.

Les Noyers sont comme les platanes en France...il y en a tout au long du chemin...Comme les cerisiers !

À un moment, alors que nous sommes habitués à voir à perte de vue des champs cultivés, un désert de pâturage rempli de bosses, mais dénué d'arbre apparaît.

Puis, de nouveau on retrouve le paysage familier. Encore quelques kilomètres et nous trouvons notre bivouac sans trop avoir à chercher. Nous sommes au bord du Danube chez Dragan. Il a aménagé sa maison pour y accueillir les gens de passage. Nous sommes là encore les seuls. Il était tôt lorsque nous sommes arrivés (15h30) ce qui nous a permis de bien relâcher après cette journée un peu speed.

Il est 18 h et le repas est deja servi !...au menu, cest ultra-light : concombre, tomate, œuf dur, charcut, fromage frais.... Pas de dessert, un verre de vin Serbe...2 claques sur les fesses,..on ne traîne pas,...Catherine me dira un peu plus tard que je ronronnais déjà à 19 h !


 

Passe ton bac et après tu verras...

31 Mai - Dubrovac / Donji Milanovac. 117 Km

Nous sommes ok à 6h00 pour prendre le petit dej...un remake de ce que nous avons mangé hier soir ! Le Pacha de la boite nous enfle gentiment en nous faisant payer la valeur de 60 € notre passage, ce qui est cher dans ces contrées. Il nous informe que le "ferry" qui doit nous mener sur la rive sud pour retrouver notre trace est à 8 h...nous sommes dans les temps pour parcourir la distance, à savoir 17 km...

Petit dej...

C'est parti. À 4 km de l'arrivée, nous somme ralentis par une piste en herbe...et arrivons tout juste à 7h50 !...mauvaise pioche, en fait, le premier départ était à 7h et le prochain à 10 h !.. Très gênant d'autant plus que nous avons encore de la route devant nous...100 bornes...en attendant, nous prenons un pot à la terrasse du resto ou l'on découvre qu'il faisait lui, aussi "zimmer sobe" ! ...dommage. Nous avons 2 heures devant nous à glander. J'en profite pour revoir la pression des pneus et lubrifier les chaînes. Catherine recouds son gant et moi je la joue M.G en remettant en service le système d'étanchéité de la pipette de mon bidon qui avait cassé en tombant..Avec un fil de cuivre trouvé.

le "Ferry" !

Il est 10 h...le ferry arrive...en fait il s'agit d'une barge poussée par un bateau de type petit remorqueur. Il y a 3 tondus et 2 pelés qui en descendent. Le personnel, un mécano, le pilote et le "commercial" se sont installés sur la terrasse et sirotent une bière...le temps passe. Il est 10 h20 quand ils se décident a décrocher de leurs bibines....et là, gag, le moteur tousse et cale !Nous sommes encore amarrés. Aussitôt, les 3 types plongent dans le moteur. Le filtre à gasoil est démonté et rincé à la rock and roll. re tentative, le moteur tousse et crache très noir,....il y aura plusieurs essais....à un moment, il est tout de même 11 h, la couleur et l'odeur de la fumée semblent leur convenir. On démarre enfin. Les câbles sont lâchés et le bateau doit lutter contre le courant.

regard septique...!
regard confiant ....et surtout habitué !

Il est donc 11 h bien tassé lorsque nous démarrons pour de bon. Il ne faut pas trainer. C'est la première fois que nous partons aussi tard....les premiers kilos sont pénibles avec un revêtement pourri qui a redonné du voile à ma roue...on roule...on se fait surprendre par une côté de 5,5% sur 1.5 km... La rigolade !...on roule...le paysage est sympa si ce n'est que les abords du Danube, que ce soit dans l'eau ou au bord de la route sont crades de bouteilles plastiques et &.

lampes frontales...!

Nous devons passer un nombre incroyable de tunnels, au moins une 20 taine ! On n'a pas compté et en plus, ils ne sont pas tous répertoriés. Très vite, on la joue sécu...nous avons des lumières aux vélos mais en plus, nous mettons nos lampes frontales. Moi en lumiere fixe sur l'avant et Catherine, sur mode flash dirigée sur l'arrière. Il n'y a pas beaucoup de circulation mais bon. Les véhicules ralentissent plus volontiers...

là, c'est de la montagne !

Bonnant malant, on arrive au bout, bien rincés. Il est 18 h passé. En parcourant le village pour trouver notre hébergement de ce soir, une dame nous interpelle depuis un balcon. Ce sont nos Français, Michèle et Jean-Luc que nous n'avions pas vu depuis Vienne. Il s'en est fallu de quelques secondes pour les louper !... Ils ont composé leurs étapes différemment. Nous pensions, réciproquement ne plus nous revoir. Super moment de retrouvailles !

Finalement, c'est l'office du tourisme qui nous indiquera le logement. Il fera même les démarches de formalités ! Il s'agit d'un haut de maison aménagé...tout confort et vraiment nickel...comme à la maison pour 19 € !...douches, rinçage et essorage...un pot avec nos cyclistes, resto et vin de pays...on est bien.

Ce soir encore, pas de Jules....extinction des feux rapide et.........dodo.