29 Mai - Beska / Belgrade 80 km
Petit déj light ce matin à l'hôtel. Les saucisses et pâtés ne nous disaient rien..on s'est limité au pain beurre confiture...départ sous la pluie, ou plutôt gouttelettes...la veste est suffisante. Les trente premiers kilos sont tranquilles. Quelques faux plats montants, des villages traversés sympas...nous rangeons les vestes mais les tee shirt seuls s'avèrent limite, nous enfilerons rapidement nos polaires...la température a sérieusement chuté.
La banlieue de Belgrade, capitale de Serbie, n'en fini pas de s'allonger. On y dénombre environ 1 million 200 mille habitants... Rebelotte, nous sommes, comme hier, noyés dans la circulation. Les camions, bus et Cie nous obligent à rester vigillants en permanence. Encore une fois, merci les rétroviseurs. À une 15 zaine de kilo du centre ville, nous bifurquons sur une voie parallèle qui nous libère du trafic intense. Au détour d'une petite rue, nous sommes interpellés par un type qui sort de sa boutique de réparation de vélo...dommage, il doit s'en aller. Il nous indique l'adresse d'un autre réparateur vers la vieille ville. Par ailleurs, il nous conseille, pour nous éviter les routes trop fréquentées, un autre circuit et aussi une adresse pour se loger...sympa !
Peu après, nous nous retrouvons sur une piste cyclable qui suit le bord du Danube où de nombreux bateaux à la retraite se sont figés pour faire office soit de résidences, soit, comme l'endroit où nous sommes, d'hotels ou encore de restaurants...
Première préoccupation : la réparation de ma jante...nous trouvons le magasin. Là, le mécano est un vieux de la vieille. Ce n'est pas un problème de rayon mais bien de jante, les flancs se sont écartés...certainement à cause d'un choc....il y en a tellement eu !..je n'aurais rien pu faire seul. Quelques coups de marteau, de clé à molette et de feeling ont limité les dégâts. Je pense qu'avec un peu plus de temps et sans prétention, j'aurais pu mieux faire. 4 € la réparation, ça passe..
En sortant du magasin, un jeune nous interpelle pour nous demander si nous avons besoin d'aide. En quelques mots, Marko, c'est son prénom, nous dépeint l'ambiance de Belgrade, l'état d'esprit de ses habitants et dirigeants politiques bien trop occupés à faire les beaux et bouffer du hamburger dans les buildings et galeries marchandes ultra modernes, pour se soucier de l'avenir de leur pays. Les sujets de la pollution, de l'environnement, ou bien encore de la circulation et la création de pistes cyclables ne sont pas du tout à l'ordre du jour. Sans compter, nous dit-il, en désignant un type en voiture roulant sur un espace vert, la nécessité d'une prise de conscience individuelle et le respect des lois. "ici, c'est la jungle" conclut-il...il nous laisse son n° de Tél au cas où ! Sympa.
C'est vrai que depuis que nous sommes en Serbie, nous voyons tout au long de la route quantité de canettes et bouteilles dans les fossés. Il en est de même pour les tags que l'on voit jusque dans les villages. Le problème s'intensifie au fur et à mesure que l'on s'approche de la capitale. La Sava, qui se jette dans le Danube est carrément crade. Des bouteilles flottent, il y a des cadavres de poissons, des bateaux sont coulés,...le beau Danube bleu est marron ! Tout cela, si on rajoute le bruit...fait que nous ne sommes pas très enthousiasmés par cette arrivée. Nous avons hâte de retrouver notre maison en toile !
La pension que nous avait indiqué le passant étant trop chère (40€) nous avons opté pour une autre (22€) située à moins de 100 mètres. C'est de style "très Craignos ". Le bateau est très fatigué. Les planchers gondolent et on devine la rouille sous la moquette "Old Style"! On se croirait à Venise !... Nous sommes dans une cabine à deux lits...seuls clients à bord. Des chiens vont et viennent pour se coucher sur les banquettes du carré pendant que des corbeaux gris et noirs sont là à croasser, narguant des oies dans des cages, prêtes à passer à la casserole !? D'autres bateaux sont amarrés sur ce même bateau... c'est la pagaille !
Nous avons mangé pour 17€ pour nous 2... Correct et servi rapidement. Les toilettes et douches, qui se trouvent dans la coursive, ne ferment pas ! Autant dire que Catherine est très à son aise ! Nous nous ferons notre dej demain matin...nous étions dans king size la nuit dernière, nous retrouvons dans un 90 de large ce soir car la miss avait froid et avait besoin d'un radiateur...j'ai aussi cette fonction...elle a déjà coupé le contact...on est vraiment à l'étroit...elle est maintenant à température, le train à démarré... C'est décidé, je découche ! Dodo.
30 Mai Belgrade / Dubovac 92,500 Km
Debout à 6h30. Branle bas de combat. Nous zappons le petit déj. L'important est d'avancer car nous n'avons pas beaucoup d'info sur le parcours qui nous a été conseillé. Il faut se relancer dans la circulation. Dès que nous pouvons, nous empruntons les trottoirs où les piétons ne sont pas encore trop nombreux. À 2 reprises, nous demandons notre chemin et il est surprenant de constater à quel point les gens ne connaissent pas leur ville. La boussole a repris du service et nous parvenons à franchir le pont du Danube pour passer au Nord, non sans appréhension. Le trafic est intense, pas moyen de faire de photo. Il faut garder l'oeil. Le pont passé, (on se demande si la maintenance est faite tant nous nous faisons secouer sur le trottoir), nous nous retrouvons en quelques secondes dans la campagne à chercher notre route. La trace n'est pas très marquée et par 2 fois, nous nous plantons et sommes obligés de revenir sur nos pas.
Nous trouvons d'anciens panneaux Eurovelo 6 non répertoriés sur nos cartes et dont les emplacements sont très l'aléatoires. De nouveau, aussi subitement, nous retrouvons le trafic, mais sans le stress puisque nous sommes sur une pseudo piste cyclable déplorable, sans doute construite à l'intention des ouvriers qui viennent travailler dans cette zone de pétro-industrie qui s'étend sur une dizaine de kilomètres... Pas fun.
Finalement, notre route sera un mixte des infos papier et des renseignements collectes auprès des gens. Nous retrouvons le bitume et une circulation bien moindre.
À la pause repas, en bordure d'un petit jardin, alors que nous finissions les cerises cueillies avant-hier, un monsieur, intrigué par le bruit de mes éternuements, est venu nous voir. D'entrée de jeu, il nous a invité à rentrer pour nous renouveler l'eau de nos bidons. Nous sommes restés un bon moment. Il nous a fait visiter son jardin potager en nous donnant le nom de chacun des fruits et légumes qui le composent dans sa langue incompréhensible. Il nous fait comprendre qu'il était informaticien. Un moment très agréable donc.
À un moment, alors que nous sommes habitués à voir à perte de vue des champs cultivés, un désert de pâturage rempli de bosses, mais dénué d'arbre apparaît.
Puis, de nouveau on retrouve le paysage familier. Encore quelques kilomètres et nous trouvons notre bivouac sans trop avoir à chercher. Nous sommes au bord du Danube chez Dragan. Il a aménagé sa maison pour y accueillir les gens de passage. Nous sommes là encore les seuls. Il était tôt lorsque nous sommes arrivés (15h30) ce qui nous a permis de bien relâcher après cette journée un peu speed.
Il est 18 h et le repas est deja servi !...au menu, cest ultra-light : concombre, tomate, œuf dur, charcut, fromage frais.... Pas de dessert, un verre de vin Serbe...2 claques sur les fesses,..on ne traîne pas,...Catherine me dira un peu plus tard que je ronronnais déjà à 19 h !